Dommage que Lerouge...

Blaise Cendrars
Rapsodie gitane
Adelphi, Milano, 1979

La prima rapsodia gitana di Blaise Cendrars è intitolata La frusta. Vi si racconta la storia di Gustave Le Rouge, autore de Il misterioso Dottor Cornélius, capolavoro del romanzo d'avventure scientifico-poliziesche, e della sua compagna Marthe

L'arte di maneggiare la frusta è in piena decadenza e la tradizione come pure la terminologia francesi sono perdute. Uno degli ultimi amatori di quest'arte di altra epoca era appunto Lerouge. Parlava e giudicava dei colpi come un aficionado. Peccato che non abbia mai scritto il Trattatello della Frusta che gli avevo chiesto nel 1919 quando mi occupavo delle Editions de la Sirène e lanciai la collana dei Tracts

Si Cendrars assimile la mutilation à une castration qui féminise ou neutralise l'homme, c'est aussi qu'inversement il voit le sexe féminin comme une mutilation et la femme comme un être castré; ainsi la Tite à la langue coupée, la Mère qui meurt d'un cancer à la langue ou, mieux encore, Marthe, dont la blessure faciale est aussi bien la blessure sexuelle de la femme:

Son atroce cicatrice était large d'un demi-doigt; cette fente semblait contenir entre ses bordures mal jointes et qui souvent se distendaient une bourre sanguinolente, une étoupe de squames formant cordon [..]; et, avec le temps, l'aspect de cette chose sans nom devenait de plus en plus ignoble, débordante, genre crête de coq purpuracée et plus ou moins déchiquetée et pendante, et, avec la maladie, cela se mit à puruler et à répandre une odeur nauséabonde. (202)

Après Pompon et Felicia auxquelles Cendrars la compare, Marthe est une autre de ces femmes à faciès de Chien (201) sur qui l'homme foudroyé projette à la fois l'horreur de sa propre mutilation et la répulsion que lui inspire le sexe de la femme; et avant l'apparition, dans Gênes du Roi de la Calade au nez rongé, au visage troué par le lupus (B, 137), la femme de Lerouge, avec son visage de lépreux (202), est la figure même de la castration.

En proietant la mutilation sur un personnage féminin et en choisissant précisément la défiguration parmi toutes ses formes possibles, Cendrars la désigne à la fois comme blessure narcissique (Felicia fuit les miroirs qui lui renverraient l'image intolérable de sa beauté perdue) et comme blessure sexuelle: la mutilation est une castration symbolique.

Bien qu'elle soit beaucoup moins circonstanciée que celle de Marthe qui — dans les Rhapsodies gitanes — porte en toute évidence son sexe sur son visage défiguré, l'évocation de la cicatrice de Felicia (celle de Pompon n'était pas décrite) en est le schéma préfigurateur:
— Et Cette cicatrice, comment est-elle ? Elle lui coupe réellement le visage en deux?
— Oui, du haut en bas.
— De la racine des cheveux au menton ?
— Cest fait comment ?
— Cest horrible à voir.
— Mais encore ?

Cendrars indique au reste que la clef de l'étrange liaison de Marthe et de Lerouge est à chercher dans le « drame similaire qui se jouait entre Remy de Gourmont, Mme de C... et Miss B... [189], et, sur un autre plan, entre Marcel Schwob et Marguerite Moreno » (203). A pro- pos du couple Schwob-Moreno, Cendrars cite le livre de Pierre Champion, Marcel Schwob et son temps, qui est selon lui « terriblement révélateur en ce qui concerne ce couple (203). Champion y révèle en effet que l'amour qui a frappé au cŒur Marcel Schwob et l'a e blessé pour route la vie 190 a été suivi de très près par une série d'opérations qui l'ont « blessé dans sa chair et dans la raison d'être de sa vie * 191, qui l'ont « atteint dans sa dignité d'homme 192, si bien que c son amour, com- mencé dans la santé, brisé quelques mois après une affreuse maladie, a été le drame de sa vie 193. C'est alors qu'il commença à user réguliè- rement de la morphine 194. Quant à Remy de Gourmont, on sait qu'un lupus le défigura au point qu'il dut, les premiers temps du moins de sa maladie, porter un masque 195. Il devint ainsi un « lépreux (B, 269), un frère de Marthe et de l'homme foudroyé. Dans son livre Remy de Gourmont vu par son médecin, Paul Voivenel affirme que la vie sexuelle de Gourmont ne fut pas affectée par Cette défiguration, mais Cendrars, qui cite le livre du docteur, déclare qu'il « ne révèle pas grand- chose si l'on ne sait pas lire entre les lignes (203). Pareille lecture — dont Cendrars suggère ainsi la pratique pour son propre texte dévoile en effet l'exrstence en Gourmont, non pas d'une impuissance, mais d'une frustration sexuclle solidaire d'unc tendance à la sublimation du désir, que sa maladie a avivées : « Cet accident a joué un rôle très important dans sa vie spirituelle. Il le reiette dans le monde des idéales abeilles. Sa sensualité païenne ne s'extériorisant pas dans les actes, remon- tera vers Son intelligence et Son imagination 196.

Nota 173. L'homosexualité explicite de Marthe confirmerait alors celle de Marco dont le trafic des enfants qui l'a pourri (HF. 335) ne se limitait peut-être pas au dressage des petits Charlots. Signalons que, dans L'Otmika (1903), des tziganes chantent les Litanies de Marco, ce chant misogyne qui a pour refrain Marco, des femmes délivre nous... (G. Apollinaire, L'Hérésiarque et Cie, p. 83).

Nota 188. Dichtung und Wahrheit: Sur le vrai Le Rouge et la vraie Marthe, le lecteur consultera la Préface de Jean Hamon au tome I du Mystérieux Docreur Cornélius de Gustave Le Rouge (Unions Générale d'Editions, 1975) et l'article de Francis Lacassin, Gustave Le Rouge: Le Gourou secret de Blaise Cendrars

Questo capitolo è crudele e scortese per una donna.

Marthe faceva la cavallerizza di circo. Era una donna altera e orgogliosa. Era tarchiata come Lerouge, aveva il colle e le gambe corte, ma si impettiva, teneva il seno ritto e il suo profilo d'imperatrice faceva contrasto col profilo sfuggente, come quello di un tasso, di Lerouge che tendeva a incurvarsi. C'erano vent'anno di differenza tra i due amanti. Marthe, però, aveva il viso spaccato in due.
In vita mia ho incontrato tre donne che avevano un aspetto canino. [..] ma delle tre infelici sgraziate che la ferita al viso turbava fin nel profondo della loro femminilità, Marthe, la più coraggiosa della tre, era la più orrenda a vedersi. Le prime due erano state sfigurate da alcune schegge vi vetro, vittime di un incidente; Marthe, non potevo fare a meno di pensarci fin dal primo incontro, Marthe doveva aver subito una vendetta, per esempio doveva aver ricevuto una frustata, che le sarebbe stata inferta con grande violenza, e le avrebbe tagliato in due il viso, la fronte, il naso, le labbra e il mento orgoglioso. - Marthe era così provocante!

ero incuriosito da quella donna volitiva che né la disgrazia né la malattia né la vecchiaia riuscirono mai a domare come neanche le umiliazioni che Lerouge le aveva fatto subire nelll'intimità in tutto quel tempo [..]

Otto giorni dopo il nostro primo incontro lasciava Lerouge e andava a vivere in coppia con Antoinette che aveva sedotta e a cui insegnava le arti minori del circo. Per caso nel 1910, ritrovai le due compagne che eseguivano un numero di frusta in un music-hall di Londra [..] Marthe si presentava come donna di mondo con una mascherina sul viso e faceva sensazione incassando sapientemente i colpi che Antoinette, travestita da minatore californiano del 1848, le somministrava usando la frusta con molto impegno.

L'enigma di Marthe sotto la maschera, il segreto che Antoinette nascondeva sotto la gonna, il problema del sesso che è così serio, il mistero della coppia...

Non ho mai saputo com'era stata ferita ma, dato il suo mestiere e il suo comportamento nella vita, l'idea venutami fin dal nostro primo incontro a Saint-Ouen, che fosse stata vittima di una vendetta doveva essere giusta, e in seguito, più ebbi occasione di vederla da vicino, più mi persuadevo che doveva aver ricevuto una frustata da un professionista. La terribile cicatrice era larga mezzo dito; quella fessura sembrava contenere fra gli orli mal congiunti e che si allargavano spesso, una robaccia sanguinolenta, una stoppa di scaglie che faceva cordone, l'impronta stessa dello strumento di tortura; la correggia intrecciata di una frusta da carrettiere; e, col tempo, l'aspetto di quella cosa senza nome diventava sempre più ignobile, traboccante, tipo cresta di gallo purpurea e più o meno frastagliata e penzolante, e, con la malattia, cominciò a diventare purulenta e a emanare un odore nauseabondo. Da vecchia, Marthe aveva un viso da lebbroso col muso leonino di una scimmia dalla criniera al centro della testa, e, tuttavia, non cedeva ancora. Invalida, tenne testa fino all'estremo a Lerouge diventato edematoso, il quale, da parte sua, continuò fino alla morte a trattarla con un sadismo sprezzante e raffinato. [..]

MP

Bibliografia

Yvette Bozon-Scalzitti
- Blaise Cendrars: ou, La Passion de l'écriture, Editions l'Age d'Homme, Lausanne, 1977
Blaise Cendrars
- Rapsodie gitane, tr. Romeo Lucchese, Adelphi, Milano, 1979
- Rhapsodies gitanes, Denoël, Paris, 1945