La sincerità di Descartes

La questione della sincerità di Descartes

Gaston Milhaud si è interessato di filosofia della scienza e il libro Descartes savant è ampiamente dedicato al ruolo della matematica nel pensiero di Descartes. Di matematica, però, non mi occuperò qui, bensì di sincerità.

La questione della sincerità di Descartes è una delle più dibattute dagli studiosi, a partire dal larvatus prodeo che apre, a modo di incipit, i suoi scritti, e di cui non si può non tener conto, quale che sia l'interpretazione che se ne vuole dare.

Ut comœdi, moniti ne in fronte appareat pudor, personam induunt: sic ego, hoc mundi theatrum conscensurus, in quo hactenus spectator existiti, larvatus prodeo.

Due osservazioni di Gaston Milhaud sull'argomento meritano di essere segnalate fra le altre. La prima riguarda la forma in cui Descartes trasmette il suo pensiero e le sue scoperte. Milhaud dopo aver ammesso che:

Il est aisé de noter un assez grand nombre de circonstances où Descartes volontairement ne donne pas sa pensée complète. Tel sont le cas où il se refuse à indiquer au lecteur ou à quelque correspondant comment il est parvenu à d'intéressant résultats mathématiques.

mostra come ciò non consenta comunque di dubitare dell'onestà di Descartes:

Mais même quand il accompagne l'énoncé de quelque vérité d'une dimostration complète, il nous est permis de douter que celle-ci l'ait vraiment conduit à celle-la; rien n'empêche, sans mettre en cause sa bonne foi, et quoiqu'il n'en dise rien lui-même, de supposer la démonstration construite après coup. On en trouvera un exemple saisissant à propos de la loi de la réfraction et de la démonstration qu'en donne la Dioptrique. Pas plus qu'à Fermat, il ne nous paraît admissible que la loi des sinus ait pu jaillir dans la pensée de Descartes d'une semblable démonstration, et on s'explique que la même impression produite sur la plupart des lecteurs ait été pour beaucoup dans l'accusation de plagiat, dont nous touvons ça et là des traces aujourd'hui, quoiqu'elle ne me semble pas résister à un examen sérieux. Il sera permis, je crois, d'affirmer que Descartes a pu parvenir spontanément à sa loi par une autre voie que par sa trop fameuse démonstration, même si nous ne pouvons avec précision indiquer quelle est cette voie, - et qu'il a construit ensuite, pour y conduire les autres, le raisonnement à ses yeux le plus simple et le plus objectif. Cela sera permis, dis-je, sans qu'on ait le droit de contester sa sincérité.

Maggiori dubbi sorgono quando Descartes si occupa di questioni che riguadano, in qualche modo, la religione. Il caso più significativo riguarda l'immobilità della terra e la formulazione che assume nei Principia philosophiae

Si une fois, une seule, il était prouvé que le savant qu'était Descartes a sacrifié la verité scientifique au souci de sa tranquillité, s'il s'était rendu coupable de cette lâcheté, comme semblent n'en avoir pas douté ceux même qui ont eu le plus à coeur de le glorifier, Millet par exemple - aucune raison ne serait plus valable pour justifier ailleurs notre croyance à sa bonne foi.

Per questo - dice Milhaud - anziché osservare un silenzio prudente, o cercare di nascondere questa debolezza del grande pensatore, bisogna guardare in cosa consiste precisamente la menzogna che gli viene imputata.

Descartes, quand il a écrit son Monde, c'est-à-dire avant le procès de Galilée, n'a pas hésité à adopter la thèse copernicienne;

Dopo la condanna di Galileo, il problema, per Descartes, diventa quindi quello di trovare una formulazione che gli consenta di non rinnegare le proprie idee senza per questo incorrere nella censura ecclesiastica, ovvero ipotizzare una teoria che gli permetta di spiegare il movimento della terra conciliando le due opposte tesi. Problema che Descartes risolve brillantemente.

En deux mots, Descartes résout la difficulté en intercalant dans l'exposé de son système une définition du mouvement déterminé d'un corps, par opposition aux multiples mouvements qu'on peut concevoir en lui, définition qui permet de dire: la Terre qui tourne autour de son essieu et qui tourne autour du soleil, n'a pourtant pas de mouvement déterminé, ou de mouvement propre.
31. Un corps... peut participer à une infinité de mouvements, en tant qu'il fait partie de quelques autres corps qui se meuvent diversement. Par exemple, si un marinier se promenant dans son vaisseau porte sur soi une montre, bien que les roues de sa montre aient un mouvement unique qui leur soit propre, il est certain qu'elles participent aussi à celui du marinier qui se promène, parce qu'elles composent avec lui un corps qui est transporté tout ensemble ; il est certain aussi qu'elles participent à celui du vaisseau, et même à celui de la mer, parce qu'elles suivent son cours, et à celui de la Terre, si on suppose que la Terre tourne sur son essieu, parce qu'elles composent un corps avec elle : et bien qu'il soit vrai que tous ces mouvements sont dans les roues de cette montre, néanmoins, parce que nous n'en concevons pas ordinairement un si grand nombre à la fois, et que même il n'est pas en notre pouvoir de connaître tous ceux auxquels elles participent, il suffira que nous considérions en chaque corps celui qui est unique et dont nous pouvons avoir une connaissance certaine.

Può sorgere il dubbio che si tratti di un semplice gioco di prestigio logico-linguistico. Se non abbiamo punti di riferimento chi può dire che la terra non sia immobile al centro dell'universo e tutto ruoti, secondo principi copernicani, intorno a lei? Dopotutto, non è forse vero che Descartes ha inventato una geometria che fa del riferimento ad un punto esterno alle figure geometriche che descrive la sua ragione? Comunque Milhaud pensa che Descartes sia convinto di quello che dice.

Or, si étrange que cela puisse paraître, j'ai l'impression qu'il prend tout à fait au sérieux sa théorie du mouvement et toutes les définitions qu'elle implique, telles que nous le trouvons exposées au second livre des Principes.

Ma Descartes non si fida. Se a Roma interpretassero la sua teoria come un espediente retorico per mantenere inalterati tutti i dettagli della tesi condannata potrebbe subire la stessa sorte di Galileo. La prudenza lo induce a non fidarsi ed a sottoporre la sua ipotesi all'autorità papale prima della publicazione del suo libro.

La Correspondance, à la veille de la publication des Principes, laisse supposer que de véritables négociations s'engagèrent à Rome par l'intermédiaire d'amis de notre philosophe. Et il n'est pas impossible d'imaginer quel était l'état d'âme de celui qui avait joué le principal rôle dans l'arrêt de 1633, je veux dire d'Urbain VIII, quand le P. Dinet reçut Descartes, et probablement soumit en haut lieu le plan et la substance de l'ouvrage. Personnellement, Urbain VIII ne devait pas être tellement hostile aux idées nouvelles. Lorsqu'il s'appelait encore le cardinal Barberini, tout en présentant des objections à Galilée, il avait amicalement accueilli ses confidences. Sa colère n'avait commencé que quand, devenu pape, il avait compris tout à coup que Galilée s'était joué de Rome, en laissant le dernier mot, dans ses Dialogues, au ridicule personnage de Simplicius, défenseur de la thèse classique, et surtout quand il avait cru se reconnaître dans ce personnage. Depuis onze ans, la colère du vieillard avait eu le temps de s'apaiser. Il fallait seulement, et cela était de toute nécessité, sauver les apparences, et donner satisfaction à l'amour-propre des autorités romaines. La théorie savante de Descartes sur la nature du mouvement pouvait merveilleusement s'y prêter pourvu qu'elle se traduisît en formules précises et claires pour tous... L'accord, à celle condition, dut être prompt à se faire, car l'ouvrage paraissait quelque temps après.

A conti fatti - dice Milhaud - la questione non è così grave come sembrava e non si può dubitare della ordinaria buona fede di Descartes. Conclusioni che condivido, compreso l'aggettivo con il quale Milhaud definisce la buona fede di Descartes.

Bibliografia

René Descartes
- Œuvres complètes, par Adam et Tannery, Paris, Léopold Cerf, 12 vol., 1897-1910
Gaston Milhaud
- Descartes savant, Librairie Félix Alcan, Paris, 1921
- La question de la sincérité de Descartes, Revue de Métaphysique et de Morale, 1919, pp. 297-311
André Nadal
- Gaston Milhaud (1858-1918), Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 1959, n. 2, pp. 97-110

Dissimulazione e ironia

Hallyn legge Descartes attraverso gli autori del suo tempo, Bacone (Essayes); Gracián (L'homme de cour, tr. Amelot de la Houssaie, 1684) p. 25-26 Vouloir aller contre le courant, c'est une chose où il est aussi impossible de [..] Il ne faut pas jouger d'un sage par les choses qu'il dit, attendu qu'alors il ne parle que par emprunt, c'est-à-dire par le voix commune, [..] Le sage se retire dans le sanctuaire de son silence ); Tomaso Accetto...

Larvatus prodeo, je m'avance masqué: la formule est constamment citée, mais a été interprétée en sens trés différents. [..] Quelle que soit l'interprétation qu'on lui donne, la proposition se réfère à la métaphore di théâtre du monde, qui est déjà importante chez Montaigne et Charron. Tous deux citent à ce propos una phrase de Pétrone: Mundus universus exercet histrioniam, le monde entier joue la comédie. Tant Montaigne que Charron insistent sur la particularité du sage dans ce théâtre: il est celui qui ne s'identifie pas à son rôle ou son masque, mais en prend intérieurement ses distances. Il faut jouer dûment notre rôle, mais comme rôle d'un personnage emprunté. Du masque et de l'apparence, il ne faut pas faire une essence réelle, ni de l'étranger le propre, écrit Montaigne. Et Charron, particulièrement intéressant puisque Descartes a reçu un exemplaire de De la Sagesse à la fin de 1619 à Neuburg, confirme: Le dire général, universus mundus exercet histrioniam, se doit proprement et vraiment entendre du sage, qui est autre au dedans qu'il ne montre au dehors. La formule cartésienne se lit en premier lieu dans le droit fil de semblables conseil

Il sogno di Cartesio

Il testo di Descartes che va sotto il titolo di Pensieri privati è costituito da una serie di annotazioni redatte negli anni 1619-1620. La sua datazione è fissata in AT XI 210

Questo testo, il cui originale è ora perduto, venne ricopiato da Leibniz il 1 giugno 1676 e ritrovato da Foucher de Careil presso la Niedersäschsiche Landesbibliothek di Hannover e publicato nel 1859-60. Anche l'originale di questo testo deve considerarsi perduto, poiché non è fra quelli ritrovato da Charles Adam nella sua ispezione del 1894 ad Hannover. (AT X 212)

Il progetto che Descartes enuncia nel Discorso sul metodo ed ancor prima annota nel sogno del novembre 16 è sostanzialmente eversivo dell'ordine costituito, seppure non dell'ordine politico.

La scoperta mirabile a cui allude Descartes è molto probabilmente di tipo matematico.

Prima ancora di essere un filosofo Descartes è, come Leibniz, un matematico. Per questo motivo la descrizione dell'intuizione che porta alla scoperta ha la stessa natura di quelle scientifiche.

Che importanza ha per noi sapere che cosa pensava Descartes la notte del ... Probabilmente no. Ma Descartes è stato un grande matematico e un filosofo e questo complica un pò le cose.

Il problema sott'inteso al discorso sui sogni di Descartes è quello della genesi della scoperta scientifica. Non c'è un motivo razionale per interessarsi ai sogni di Descartes se non la ricerca della genesi della scoperta scientifica. Le strade per spiegare il fenomeno sono due. Quella scientifica che fa riferimento ad un substato e quella filosofica che, priva di riferimento concreto, tende a privilegiare la struttura del fenomeno intesa come invariante.

Il sogno di Descartes si può accostare, ha la stessa aura, delle scoperte di Poincaré - Kekulé etc

Nello studio dei sogni come nello studio dei testi ricerchiamo e ricreiamo delle connessioni. Queste connessioni sono proprie dell'interpretante, ma tutte le connessioni hanno un senso anche quelle che tendono ad allontanare dal sogno o dal testo.

Il sogno di Descartes

Le 10 novembre 1619, Descartes, âgé de vingttrois ans, se trouvait quelque part en Allemagne, revenant de Francfort, où il avait assisté aux fêtes du couronnement de l'empereur. Arrêté en un quartier par le commencement de l'hiver, seul, sans aucun soin et passion qui le troublassent, sinon l'ardeur qu'il mettait à la poursuite de la vérité, il arriva bientôt à un degré extraordinaire d'enthousiasme.

Ce n'était pas la première fois qu'au bord d'une découverte il avait senti le frémissement de l'esprit. Dans le chaos obscur de cotte science [la géométrie], écrivait-il à Beeckman, le 26 mars précédent, j'ai aperçu je ne sais quelle lumière à laquelle les plus épaisses ténèbres pourront se dissiper. Cette lumière qu'il entrevoit a pour lui une force d'appel irrésistible; et non pas seulement la lumière de telle découverte en particulier, mais la lumière même qui fait toutes les découvertes. Ce qu'il veut, ce qu'il doit, c'est pénétrer jusqu'au coeur du royaume de la science (1).

Et c'est alors, dans son quartier allemand, demeurant tout le jour enfermé seul dans un poêle, que le feu lui prit au cerveau et qu'il conçut ce qui était jusqu'à ce jour la plus grande de ses découvertes. Ce n'était plus la solution de tel problème, ni même la découverte des principes généraux d'une science, mais celle même de l'unité de toutes les sciences:

Quippe sunt concatenatæ omnes scientiæ, nec una perfecta haberi potest, quin aliæ SPONTE sequantur, et TOTA SIMUL encyclopedia apprehendatur (1).

Une possession tout ensemble dans un moment unique, tel que l'éternité divine dans la définition fameuse qu'en donne Boèce, c'est bien là le cœur de la science, et Descartes sent qu'il a touché au but, qu'il est à un moment suprême:

Cum plenus forem Enthusiasmo, et mirabilis scientiæ fundamenta reperirem (2)...

Moment suprême où l'on arrive en pleine lumière, mais cerné d'ombres. Car ce n'est pas sans danger qu'on s'élève aux sommets de l'esprit.

Dangers complexes et obscurs qu'il n'est pas facile de démêler, dont cependant nous avons des témoignages. Dans la crise d'enthousiasme qui se déchaîne chez Descartes, il entre, physiquement et moralement, des éléments troubles. Cette crise a sa face de lumière et sa face d'ombre. Pendant la journée du 10 novembre, c'est la première qui est surtout en évidence; pendant la nuit qui suivra, ce sera d'abord surtout l'autre. De l'enthousiasme même jaillira une ardeur d'angoisse équivalente. Mais pour comprendre cette autre face d'une même crise il faut d'abord en retrouver les causes.

Questo è l'inizio del breve, ma interessante, saggio di Georges Poulet dedicato al sogno che segna l'origine della filosofia moderna.

Non sono d'accordo sulla Sua lettura, che vede nel sogno prefigurati tutti gli elementi della successiva filosofia di Descartes, dal determinismo meccaniscistico della natura al lume della ragione naturale alla realtà di Dio concepito come attività semplice e istantanea.

Lo stato di esaltazione che Descartes ci descrive è qualcosa di più semplice e nello stesso tempo più complesso di una scoperta scientifica o filosofica, è un'illuminazione, certo...

Sigmund Freud - Lettre a Maxime Leroy

En prenant connaissance de votre lettre me priant d'examiner quelques rêves de Descartes, mon premier sentiment fut une impression d'angoisse, car travailler sur des rêves sans pouvoir obtenir du rêveur lui-même des indications sur les relations qui peuvent les relier entre eux ou les rattacher au monde extérieur — et c'est bien le cas lorsqu'il s'agit des rêves de personnages historiques — ne donne, en règle générale, qu'un maigre résultat. Par la suite, ma tâche s'est révélée plus facile que je ne m'y attendais ; pourtant le fruit de mes recherches vous apparaîtra sans doute beaucoup moins important que vous n'étiez en droit de l'espérer.

Les rêves de notre philosophe sont ce que l'on appelle des « rêves d'en haut » (Träume von Oben), c'est-à-dire des formations d'idées qui auraient pu être créées aussi bien pendant l'état de veille que pendant l'état de sommeil et qui, en certaines parties seulement, ont tiré leur substance d'états d'âme assez profonds. Aussi ces rêves présentent-ils le plus souvent un contenu à forme abstraite, poétique ou symbolique.

L'analyse de ces sortes de rêves nous amène communément à ceci : nous ne pouvons pas comprendre le rêve; mais le rêveur — ou le patient — sait le traduire immédiatement et sans difficulté, étant donné que le contenu du rêve est très proche de sa pensée consciente. Il reste alors encore quelques parties du rêve au sujet desquelles le rêveur ne sait que dire : ce sont, précisément, les parties qui appartiennent à l'inconscient et qui, sous bien des rapports, sont les plus intéressantes.

Dans le cas le plus favorable, on explique cet inconscient en s'appuyant sur les idées que le rêveur y a ajoutées.

Cette façon de juger les « rêves d'en haut » (et il faut entendre ce terme dans le sens psychologique, et non dans le sens mystique) est celle qu'il y a lieu d'observer dans le cas des rêves de Descartes.

Notre philosophe les interprète lui-même et, nous conformant à toutes les règles de l'interprétation des rêves, nous devons accepter son explication, mais il faut ajouter que nous ne disposons pas d'une voie qui nous conduise au-delà.

Confirmant son explication, nous dirons que les entraves qui empêchent Descartes de se mouvoir avec liberté nous sont exactement connues : c'est la représentation, par le rêve, d'un conflit intérieur. Le côté gauche est la représentation du mal et du péché et le vent celle du « mauvais génie » (animus).

Les différentes personnes qui se présentent dans le rêve ne peuvent naturellement être identifiées par nous, bien que Descartes, questionné, n'eût pas manqué de les identifier. Quant aux éléments bizarres, peu nombreux d'ailleurs et presque absurdes comme, par exemple, le « melon d'un pays étranger », et les petits portraits, ils restent inexpliqués.

Pour ce qui est du melon, le rêveur a eu l'idée (originale) de figurer de la sorte « les charmes de la solitude, mais présentés par des sollicitations purement humaines ». Ce n'est certainement pas exact, mais ce pourrait être une association d'idées qui mènerait sur la voie d'une explication exacte. En corrélation avec son état de péché, cette association pourrait figurer une représentation sexuelle, qui a occupé l'imagination du jeune solitaire.

Sur les portraits Descartes ne donne aucun éclaircissement.

Bibliografia

Sigmund Freud
- Briefe an Maxime Leroy über den Traum des Descartes, in Gesammelten Schriften, XII, Vienne, 1934
- Lettre a Maxime Leroy sur quelques rêves de Descartes, in Maxime Leroy, Descartes, le philosophe au masque, I, 89-90, Paris, Rieder, 1929, pp. 89-90
- Lettre a Maxime Leroy sur quelques rêves de Descartes, in F. Pasche, Métaphysique et Inconscient, Revue française de psychanalyse, 1981/1
- Un sogno di Cartesio: lettera a Maxime Leroy, in Opere vol. 10, Boringhieri

Il sogno di Maritain

Nel 1920 Maritain publicò un articolo, Le songe de Descartes, che darà poi il titolo ad una raccolta di saggi, in cui l'attenzione è posta sul sogno della notte fra il 10 e 11 novembre 1619; episodio della vita di Descartes su cui Maritain ritornerà altre volte.

Il commento di Maritain è significativamente ambiguo e velatamente malizioso.

Il est incontestablement très facheux de trouver à l'origine de la philosophie moderne un épisode cérébral, pour parler comme Auguste Comte

La riforma cartesiana della filosofia ha alla sua origine uno stato di eccitazione mentale, un evento che Maritain giudica in qualche modo disdicevole per la filosofia. Ma, dobbiamo convenirne, il sogno è forma adeguata per esprimere la risoluzione di Descartes di cercare la scienza in sé stesso.

Dans le Discours de la Méthode, Descartes nous dit, en sa langue nette et forte, que c'est précisément pendant sa réclusion de l'hiver 1619 qu'il prit la grave résolution de chercher désormais la science en lui même, et qu'il conçu sa réforme philosophique.

Rapprochons des indications fournies pas ces passages [del discorso] celles que nous donne Baillet, d'après les Olympica, sur le songe du 10 novembre 1619, et sur l'intrprétation qui en fut inspirée à Descartes: des deux livres qui lui furent présenté, lun signifiant toutes les sciences ramassées ensemble, et l'autre, plus précisément, la Philosophie et la Sagesse jointes ensemble.

Averroè un solo intelletto

La science selon Descartes est UNE, de l'unité même de la pensée. [Reg, I, p. 361] Voilà donc abolie cette distinction spécifiquement hiérarchisée de la Métaphysique, des Mathématiques et de la connaissance de la Nature, qui jouait dans la sagesse thomiste un rôle capital [..] Une seule Science - ce qui implique logiquement un seul et même degré d'abstraction et d'intelligibilité pour toutes les choses que nous pouvons savoir.

Descartes rentre dans son intérieur, il s'enferme en soi-même, clauso ostio, in abscondito, non pour prier, mais pour penser, non pour faire oraison, mais pour philosopher; il transpose ainsi de la plus curieuse manière un procédé de la spiritualité chrétienne sur le plan de la nature et de la raison. [..] La conversion vers l'interieur et vers l'esprit [..] arrête [le regard de l'intelligence] dans l'intelligence elle-même [..] La vérité philosophique que Descartes avait aperçus, se tournant en idealisme, devient le véhicule d'une erreur.

Descartes consomme la rupture de la nouvelle science avec l'ancienne sagesse, et il la rive pour plusieurs siècles aux postulat métaphysiques les plus hypocritement tyranniques et les plus décevants, aux postulats du mathématisme universel. La vérité scientifique qu'il a amené à la lumière, se tournant en mécanicisme, devient, elle aussi, le véhicule d'une erreur. Les deux vérité dont la présence vivifie la réforme cartésienne sont donc là au service d'autre chose, elle sont le masque d'un principe caché. La philosophie cartésienne est une philosophie masquée.

Descartes n'a pas été un hypocrite, il n'a pas cherché à tromper les gens [..] Mais cela n'empêche pas de constater l'ambiguîté de son système

[La pensée de Descartes] est réaliste d'intention - et par sa théorie de la connaissance comme par son angélisme, elle introduit dans la philosophie moderne le germe de l'idealisme plus aigu.
ce songe d une nuit d'automne excité par un malin génie dans un cerveau de philosophe

Il sogno come risveglio della cogitatio

Fra le innumerevoli letture del sogno di Descartes una delle più interessanti e concettualmente elaborate è quella proposta da Jean-Luc Marion.

Descartes n'a pas en propre d'avoir bénéficié de songes, divinatoires ou non, mais de les avoir reçus, en premier temps, comme parfaitement insignifiants.
Poirtant les songes reçivent une interpretation, d'où Descartes retirera una assurance déterminante. Pourquoi prétendre qu'ils restent insignifiants? [..] les songes, en eux-mêmes, ne rélèvent rien; et s'ils révèlent finalemnt un sens, ils [le doivent] à l'intervention de Descartes lui-même, pensant, lucide et sobre.

L'osservazione su cui si fonda la lettura di Marion deriva da un passo del Baillet. Descartes interpretò, quello che egli, seppure dormendo, giudicò essere un sogno, ancor prima di svegliarsi completamente.

Baillet précise que ce qu'il y a de singulier à remarquer tient précisément à ce que doutant si ce qu'il venait de voir était songe ou vision, non seulement il décida, en dormant, que c'était songe, mais il fit encore l'interprétation avant que le sommeil le quittât (184, 12-15 = Alquié 1, 56)

L'istanza decisiva - dice Marion citando Descartes - non si trova nel sogno, ma nella maîtrise esercitata dall'uomo che, pur continuando a dormire, cessa di sognare e inizia a pensare, facendo del sogno stesso il proprio pensiero.

La révélation des rêves de 1619 aurait donc pour résultat l'éveil de la cogitatio. Les songes s'y trouvent appréhendés purement et uniquement comme des cogitationes.

I sogni del 1619 manifestano la pura cogitatio e la presa di coscienza della cogitatio come coscienza del pensiero.

Il Discorso sul metodo è una prefazione

Il breve passaggio che riproduco di seguito, tratto dagli Entretiens tenuti da Alexandre Koyré all'Università del Cairo nel 1937, in occasione delle celebrazioni per il terzo centenario della publicazione del Discorso sul metodo, mostra come Descartes debba essere considerato prima di tutto un matematico e uno scienziato e come la sua opera filosofica non possa essere ben compresa senza avere sempre presente il suo legame con l'opera scientifica.

Il Discorso sul metodo come era stato stampato da Jean Maire a Leyda il 5 giugno 1637 era molto diverso da quello che noi leggiamo oggi. Per noi il Discorso sul metodo è un grazioso libriccino che contiene soprattutto e prima di tutto l'autobiografia spirituale di Cartesio; non sappiamo invece cosa fare delle famose quattro regole e ci ricordiamo solo dei brani sulle idee chiare e distinte che ci ingiungono di considerare vero solo ciò che vediamo come tale, e di condurre le nostre idee con ordine, incominciando dalle cose più semplici e più facili; esso è un piccolo schizzo di morale abbastanza stoica e passabilmente conformista; un piccolo trattato di metafisica, molto astruso, con il famoso 'penso, dunque sono' ed infine un'esposizione - avvincente per lo storico, ma molto noiosa per l'uomo d'oggi - di ricerche scientifiche fatte e da fare. Sappiamo inoltre che il Discorso aveva, inoltre, un'appendice e tre saggi: Diottrica, Meteore e Geometria.
Non le leggiamo più. Le nostre edizioni non le stampano neppure.
Per i contemporanei Cartesio era ben altra cosa. Il Discorso sul metodo ovvero, per chiamarlo col suo titolo esatto, il Discorso sul metodo per ben condurre la propria ragione a ricercare la verità delle science, oltre alla Diottrica le Meteore e la Geometria che sono i saggi di questo metodo era un grosso libro - 527 pagine in 4° - che conteneva tre saggi scientifici di una novità sorprendente e di un interesse capitale: la Diottrica, cioè un trattato di ottica comprendente una teoria della rifrazione della luce e uno studio su questi nuovi strumenti - il telescopio, il cannocchiale di avvicinamento - che trasformavano la nostra conoscenza dell'Universo; le Meteore o studio dei fenomeni celesti, o più esattamente, atmosferici: le nuvole, la pioggia, e la grandine, l'arcobaleno e il parelio spiegati con i mezzi più semplici e più naturali - fenomeni strani per l'epoca: il movimento della materia che riempiva lo spazio, la rifrazione della luce sulle gocce di pioggia. Infine, la Geometria, cioè un trattato di algebra che sconvolgeva la concezione dominante nelle science matematiche fissando un legame tra un ambito così diverso come quello dello spazio - quantità continua - e del numero - quantità discreta. Questa Geometria proponeva una teoria generale delle equazioni con una nuova notazione - quella stessa che noi usiamo ancora oggi - e, tra l'altro, una soluzione elegante del famoso problema di Pappus. Inoltre il libro conteneva, composta e numerata a parte, una lunghissima prefazione il Discorso vero e proprio che oltre a un'esposizione e un programma di ricerche scientifiche estremamente suggestivo, offriva uno schizzo metafisico assai curioso e audace, un piccolo trattato di metodo e un'autobiografia spirituale dell'autore.
Per i contemporanei di Cartesio, e per Cartesio stesso, il Discorso sul metodo è una prefazione.

La filosofia trasmessa scolasticamente molto spesso elide connessioni significative fra i testi, considerandole caduche mentre caduche non sono.

Bibliografia

Descartes
- Oeuvres de Descartes, a cura di Charles Adam e Paul Tannery, 12 voll., Paris, Editions du Cerf 1897-1913; nuova presentazione a cura di J. Beaude, P. Costabel, A. Gabbey et B. Rochot, Paris: Vrin 1964-1974 in 11 volumi; URL; URL
  1. Correspondence avril 1622 - février 1638 (vol. I)
  2. Correspondence mars 1638 - décembre 1639 (vol. II)
  3. Correspondence janvier 1640 - juin 1643 1638 (vol. III)
  4. Correspondence juillet 1643 - avril 1647 (vol. IV)
  5. Correspondence mai 1647 - février 1650 (vol. V)
  6. Entretien avec Burman (vol. V, pp. 146–179)
  7. Discours de la méthode. La Dioptrique. Les Meteores. La Geometrie. Specimina philosophiae (vol. VI)
  8. Meditationes de prima philosophia. Objectiones, Responsiones. Epistola ad patrem Dinet (vol. VII)
  9. Principia philosophiae (vol. VIII, t. 1)
  10. Epistola ad Voetium. Lettre apologétique aux Magistrats d'Utrecht. Notae in Programma quoddam (vol. VIII, t. 2)
  11. Méditations métaphysiques (vol. IX, t. 1)
  12. Principes de la philosophie (vol. IX, t. 2)
  13. Physico-mathematica. Compendium musicae. Regulae ad directionem ingenii. Recherche de la vérité. Supplément à la correspondence (vol. X)
  14. Le monde. Description du corps humain. Passions de l'âme. Anatomica. Varia (vol. XI)
  15. Charles Adam: Vie et oeuvres de Descartes. Étude historique (vol. XII, 1910, non più ristampato)