Ripetizione e codici
in Soirées de Paris di Roland Barthes

Dei quattro testi di Roland Barthes raccolti da François Wahl sotto il titolo Incidents, e publicati dalle edizioni du Seuil nel 1987, due soli, i più significativi, sono inediti: Incidents appunto e Soirées de Paris; gli altri due: La lumière du Sud-Ouest e Au Palace ce soir... erano già stati publicati su l'Humanité (1977) e Vogue Homme, (maggio 1978).

Si tratta, in tutti e quattro i casi, di racconti, che offrono un indispensabile punto di vista sugli esiti dell'approccio di Barthes al testo narrativo.

This is an indispensable text for any reader wishing to focus on the development of Barthes's approach to narrative fiction.

In particolare Soirées de Paris, del quale mi occuperò, si presenta come un diario. Poche pagine, scritte

pendant une vingtaine de jours, entre le 24 août et le 17 septembre 1979, tout de suite après qu'eut été remis à Tel Quel le texte - Délibération - où Roland Barthes s'interrogeait sur son incertitude en face de la pratique tenir un Journal

Nella letteratura francese la parola Journal rimanda ad esempi molto ingombranti: Amiel, Goncourt, Gide, Leautaud... Per questo è significante come il riferimento al quale direttamente rimanda Roland Barthes in Délibération sia il Diario di Kafka. (che non è un diario)

La ripetizione

Data la brevità del racconto balza immediatamente agli occhi ciò che nei diari si tende a nascondere: l'inevitabilità della ripetizione. La presenza massiccia ed ingombrante delle ripetizioni consente però di aggredire il testo seguendo le tracce che ogni nuova ripetizione lascia sul suo cammino.

Codici

Leggere, andare, mangiare, attendere, nell'ordine che si preferisce, sono i verbi che si ripetono con maggiore frequenza nel testo. Flore, Bofinger, Pascal, gigolo, garçon, sono invece i sostantivi attorno ai quali si costruiscono, di preferenza, le azioni. Solo uno dei codici che si ripetono non si lascia classificare facilmente: il male allo stomaco.

Flore

  • Au Flore où je lis un Monde sans événements, à côté de moi, deux garçon
  • Simplement, au Flore, avec Eric M.,
  • c'est l'Argentin d'hier (au Flore);
  • Plus tard dans la soirée, au Flore, non loin de notre table, un autre, angélique
  • Les Deux Magots ayant rouvert, il y a moins de monde au Flore; l'intérieur est presque vide.
  • Jean-Louis P. ne veut pas dîner au Flore
  • Je suis allé au Flore reprendre les Pensées de Pascal en fumant mon cigare.
  • ne voulant aller au Flore, où j'avais rendez-vous à huit heures avec F. W. et Severo, je suis allé lire le Monde à la terrasse du Royal-Opéra;
  • Au Flore, où, fatigué, je discute péniblement, parcimonieusement [..] avec Jean G.
  • Je la prolonge en allant vers onze heures au Flore,
  • Hier, en fin d'après-midi, au Flore, je lisais les Pensées de Pascal
  • j'avais envie d'aller au Flore,
  • Au Flore, à côté de moi, deux créatures laotiennes, l'une trop efféminée, l'autre plaisant par un aspect «garçon»

Lire

  • Au Flore où je lis un Monde sans événements
  • Passe le type qui vend Charlie Hebdo
  • il lit le Monde et boit du Ricard, je crois
  • je suis allé lire le Monde à la terrasse du Royal-Opéra;
  • et puis j'ai envie de lire le journal
  • Agacé, je m'enfonce dans mon journal. Très difficile de lire son journal tranquille.
  • bout de conversation aimable, mais que faire? (Toujours la fatigue, j'ai envie de lire le journal.)
  • parce que je suis en train de lire les Mémoires d'outre-tombe
  • Au lit, sans me forcer à lire les pensums modernes, je reprends tout de suite Chateaubriand : page étonnante sur l'exhumation de Napoléon à Sainte-Hélène
  • j'ai regardé les premières pages d'un texte, M/S, qui vient de paraître au Seuil (F. W. m'en avait parlé), me demandant ce que je pourrai en dire et ne trouvant — quoique ce fût bien écrit et sympathique — que: «ouais, ouais», puis j'ai continué, passionnément, l'histoire de Napoléon dans les Mémoires d'outre-tombe.
  • je poursuis un peu le dernier Navarre (mieux que les autres) et M/S («ouais, ouais»); mais ce sont comme des devoirs et, une fois ma dette un peu payée (à tempérament), je referme et reviens avec soulagement aux Mémoires d'outre-tombe, le vrai livre
  • Je continue avec plaisir les Mémoires d'outre-tombe. J'en suis aux Cent jours.
  • Tassé dans le fauteuil, sans même avoir détaché ma ceinture, sans faire un mouvement, pendant une heure, j'ai lu un peu des Pensées de Pascal,
  • Les Deux Magots ayant rouvert, il y a moins de monde au Flore; l'intérieur est presque vide. J'y lis, en levant souvent la tête, mais non sans profit, les Pensées de Pascal.
  • Je suis allé au Flore reprendre les Pensées de Pascal en fumant mon cigare.
  • Hier, en fin d'après-midi, au Flore, je lisais les Pensées de Pascal

Attente

  • Au Bonaparte, où j'attends Claude J. pour dîner
  • J'attends Philippe S. au Select (la Coupole étant fermée en cette fin d'août)
  • Comme j'étais en avance d'un quart d'heure, désemparé à l'idée d'attendre dans une salle de première, avec mon blouson, ne sachant que faire, supputant qu'un simple café ne me prendrait pas un quart d'heure (et les cafés si déshérités), j'ai marché le long du Boulevard
  • il attendra dans la salle à manger que je redescende
  • j'avais donné à l'attendre, l'accueillir, le soin qui d'ordinaire témoigne que je suis amoureux
  • attendant avec impatience que les disques de Stravinski et Satie soient finis pour la retrouver, au lit
  • comme si je rentrais à notre appartement du cinquième, comme si c'était autrefois et que mam dût m'attendre

Dîner

  • Nous allons dîner à la Rotonde, dans un box
  • Avec F. W. et Severo, nous sommes allés dîner chez Bofinger.
  • mais plutôt à l'ennui de plusieurs diners à passer avec le type à Buenos Aires
  • Au Bonaparte, où j'attends Claude J. pour dîner,
  • Rachel et M., qui étaient sortis faire un tour d'après-dîner,
  • Le soir, dîner chez J.-L. (Y. n'est pas là): il avait fait un rôti (trop cuit), il y avait des avocats avec une sauce vinaigrette très noire, des melons français et espagnols, du pain de Monoprix sous plastique, du vin en carafe.
  • Jean-Louis P. ne veut pas dîner au Flore
  • Hier soir, dîner à la Palette avec Violette.
  • Nous sommes allés dîner chez Bofinger mais cela m'a paru moins bon et moins agréable, la cote doit monter, trop de monde, le champagne pas assez froid, etc.
  • Au dîner (il y avait un bon risotto mais le bœuf, naturellement, n'était pas cuit du tout),
  • nous renonçons à Bofinger et allons au petit chinois de la rue de Tournon
  • Hier, dimanche, Olivier G. est venu déjeuner [..] Mais, dès le déjeuner, sa timidité ou sa distance m'intimidait; aucune euphorie de relation, loin de là
  • moi qui avais vanté le Bofinger, généralisant la nécessité d'aller dans de bons restaurants pour ne pas être malade
  • il me parle d'un «restaurant de viande», près du Collège [..] heureusement le restaurant de viande est fermé; il ne reste plus qu'à aller chez Bofinger (ce qu'au fond je souhaitais dès le début, ayant actuellement la manie de cette brasserie, bonne mais chère)

Gigolo, gig

  • Il me raccompagne par la rue de Rennes, s'étonne de la densité des gigolos, de leur beauté (je suis plus réservé)
  • à l'aventure; aperçu rue de Rennes un gigolo nouveau, cheveux sur la figure, mince boucle à l'oreille
  • tout le monde s'exclamerait: donner à l'avance de l'argent à un gigolo!
  • il a de grosses mains, qui démentent la douceur et la délicatesse du reste; c'est de ses mains que j'induis le gigolo
  • Un grand gigolo brun, que je connais de vue, est venu me dire bonjour, il s'est assis, a pris un citron pressé
  • Pour le reste, discours typique du gigolo: c'est-à-dire discours chaste où la chose n'est jamais nommée.
  • un ancien gigolo marocain (Alami? Alaoui?)
  • Arrivant à Saint-Germain, un peu plus haut que le Drugstore, un très beau gigolo blanc m'arrête
  • Il ne me restera plus que les gigolos.
  • Seul, en détresse, un gig que je connais, José, longiligne blafard aux yeux bleu clair;
  • J'avais l'idée d'aller chercher un gig à Montmartre
  • Le gig Dany, sourcils noirs et pull rouge, vient à mes côtés, boit un citron pressé, car, dit-il, il a mal à l'estomac

Rue, promenade, métro, gare...

  • J'ai repéré la rue d'Aboukir, pensant à Charlus qui en parle;
  • j'ai découvert une petite place triangulaire (rue d'Alexandrie, je crois);
  • j'ai poussé jusqu'à la rue Saint-Denis; mais il y avait tant de prostituées qu'on ne pouvait vraiment «traîner» sans que ça prenne un autre sens;
  • Il me raccompagne par la rue de Rennes,
  • Rue Vavin, j'ai croisé une jeune femme, belle, élégante, fardée, qui tenait un chien en laisse; elle a laissé derrière elle une fine odeur de muguet.
  • la rue Guynemer vide à perte de vue.
  • Devant le 46 rue de Vaugirard
  • aperçu rue de Rennes un gigolo nouveau,
  • comme la rue B. Palissy était entièrement déserte, nous nous sommes parlés;
  • Severo avait l'idée fixe d'aller voir un bar qu'on lui avait signalé rue Keller
  • Le soir nous sommes allés au petit chinois de la [99] rue de Tournon avec Bernard G. et son (nouvel) ami italien
  • la croûte s'effrite dans le métro que je prends
  • Nous avons ensuite descendu à pied, lentement, la rue Saint-Antoine et la rue de Rivoli,
  • Je suis rentré à pied par Saint-Michel et la rue Saint-André-des-Arts;
  • Dans le métro, assez plein, me semblait-il, de jeunes étrangers (peut-être les gares du Nord et de l'Est)
  • «A la gare de Victoria, en Angleterre, j'ai rencontré une Espagnole qui parlait français»

Garçon

  • Au Flore où je lis un Monde sans événements
  • Le garçon du bar et la tenancière, vulgaires, fatigués, gentils
  • Un jeune garçon vient s'asseoir seul; sa race est irrepérable
  • Plus loin, nous nous étonnons de deux garçons qui mangent en couple: ils paraissent pauvres, mal habillés, ils ont mauvaise mine,
  • Le garçon parle avec un client;
  • Devant le 46 rue de Vaugirard [..] une silhouette attrayante de garçon; il entre avant que je puisse le voir
  • Un nouveau arrive. A ce joli garçon, qui se pavane: «Vous avez de grands pieds» (je ne vois qu'eux, dans des chaussures blanches).
  • des visages de garçons
  • le bar ne sert qu'au bavardage des garçons,
  • Au Flore, à côté de moi, deux créatures laotiennes, l'une trop efféminée, l'autre plaisant par un aspect «garçon»
  • Je voyais dans l'évidence qu'il me fallait renoncer aux garçons
  • quelque chose était fini: l'amour d'un garçon.

Mal à l'estomac

  • d'où un mal d'estomac assez aigu.
  • mais j'ai un peu mal à l'estomac
  • car, dit-il, il a mal à l'estomac
MP

Bibliografia

Roland Barthes
- Incidents, éditions du Seuil, Paris, 1987
- Délibération, Tel Quel, n° 82, hiver 1979, p. 8-18; poi in Le bruissement de la langue. Essais critiques IV, éditions du Seuil, Paris, 1984, p. 399-412; poi in Œuvres complètes
- Notes sur André Gide et son Journal, Existences, n° 27, juillet 1942; poi Œuvres complètes, éd. établie et présentée par Éric Marty, Seuil, 1993, tome I, p. 23-33
Maurice Blanchot
- Le journal intime et le récit , in Le Livre à venir, Gallimard, 1959, p. 224-230
Svetlana Boym
- The Obscenity of Theory: Roland Barthes' "Soirées de Paris" and Walter Benjamin's "Moscow Diary", The Yale Journal of Criticism 4.2 (Spring 1991): 105
Christian Pierrejouan
- M/S, Éd. du Seuil, Paris, 1979
Yves Navarre
- Portrait de Julien devant sa fenêtre, Robert Laffont, Paris, 1979; H&O, 2006.
Louis-Jean Calvet
- Roland Barthes, Flammarion, Paris, 1990